L'exploitation minière en Afrique a une histoire longue et riche. Bien avant l'arrivée des Européens, les sociétés africaines utilisaient déjà les minéraux pour fabriquer des outils, des armes et des bijoux. Les anciens Égyptiens, par exemple, exploitaient l'or et le cuivre[1]. Cependant, l'arrivée des Européens à la fin du XIXe siècle a marqué un tournant majeur. La découverte de diamants en 1867 et d'or en 1886 en Afrique du Sud[2] a déclenché des ruées vers l'or et le développement massif des infrastructures minières.
Cette période d'exploitation intensive s'est souvent déroulée au détriment des populations locales, les bénéfices de l'extraction des ressources étant principalement rapatriés vers les métropoles coloniales. Ce modèle d'exploitation a engendré une dépendance économique qui perdure encore aujourd'hui. Malgré les efforts des gouvernements africains pour diversifier leurs économies et réduire leur dépendance aux matières premières, les défis restent nombreux. Les infrastructures minières construites durant cette période ont été héritées par de nombreux États africains après l'indépendance, mais leur gestion a souvent été marquée par la mauvaise gouvernance, la corruption et une planification économique inadaptée.
En 2023, l'Afrique détenait environ 30 % des réserves mondiales de minéraux, avec des pays comme la République Démocratique du Congo (RDC), l'Afrique du Sud et le Botswana en tête[3]. Cependant, malgré cette abondance, de nombreux pays n'arrivent pas à tirer pleinement parti de leur potentiel. Ce paradoxe s'explique par des problèmes socio-économiques, politiques et de gestion. Les ressources naturelles, bien qu'abondantes, ne se traduisent pas automatiquement en développement économique et social. En conséquence, beaucoup de pays africains restent confrontés à la pauvreté et au sous-développement malgré leur richesse en ressources naturelles.
En perspective, on peut noter que la mise en place de cadres réglementaires et de politiques de gouvernance transparentes et éthiques, garantissant une exploitation stratégique des ressources naturelles, pourrait être une piste pour changer positivement le narratif. Aussi, en s'inspirant des expériences réussies d'autres pays autrefois sous-développés, les nations africaines pourront transformer leur potentiel minier en véritables richesses économiques et sociales, levier du développement. Comprendre les étapes nécessaires à la transformation des réserves en ressources exploitables, puis en richesses, est l’un des préalables pour réaliser le potentiel économique du continent.
o Analyse comparée des réserves minières africaines importantes avec le monde
Il y a tout un narratif parfois exagéré sur les ressources minières en Afrique. Ainsi, en vue de déconstruire ces idées reçues, nous allons examiner quelques données par rapport à d'autres régions. A cet effet, la République Démocratique du Congo (RDC) possède environ 47 % des réserves mondiales de cobalt[4], en faisant le premier producteur mondial. Le cobalt est indispensable dans la fabrication des batteries utilisées dans les téléphones et les voitures électriques, des industries en forte croissance à l'échelle mondiale. La RDC, grâce à ses immenses réserves, joue un rôle central dans la chaîne d'approvisionnement des technologies de pointe. L'Afrique du Sud détient environ 80 % des réserves mondiales de platine[4], également premier au classement mondial. Le platine est utilisé principalement dans les catalyseurs de voitures pour réduire les émissions polluantes, ce qui en fait un élément important pour l'industrie automobile et la lutte contre le changement climatique. L'Afrique du Sud est donc un acteur incontournable pour les industries cherchant à répondre aux normes environnementales strictes. En matière de manganèse, l'Afrique du Sud et le Gabon possèdent environ 85 % des réserves mondiales[5], avec l'Afrique du Sud en tête. Le manganèse est utilisé pour renforcer l'acier dans les infrastructures et les technologies modernes. Cette matière place l'Afrique du Sud au cœur des industries de construction et d'ingénierie.
Le Niger détient environ 5 % des réserves mondiales d'uranium, se classant au quatrième rang mondial derrière le Kazakhstan (15 %), le Canada (9 %) et l'Australie (33 %)[6]. L'uranium est principalement utile dans les centrales nucléaires, offrant une source d'énergie stable et à faible émission de carbone. La position du Niger sur ce marché le rend stratégique pour les pays cherchant à diversifier leurs sources d'énergie et à réduire leur empreinte carbone. Même s'il existe l'affirmation selon laquelle l'uranium du Niger alimente une ampoule sur trois en France, ce qui est une exagération simplifiée mais contient un fond de vérité. Pour preuve, le Niger est effectivement un fournisseur important d'uranium pour la France, en grande partie via l'entreprise française Orano (anciennement Areva).
Le Ghana est le premier producteur d'or sur le continent africain et le sixième dans le monde, derrière la Chine (environ 11 %), l'Australie (environ 10 %), la Russie (environ 9 %), les États-Unis (environ 6 %) et le Canada (environ 5 %), avec environ 142 tonnes d'or produites en 2023, soit environ 4 % de la production mondiale[8]. Le Mali, se classant troisième en Afrique après l'Afrique du Sud, a produit environ 63 tonnes d'or en 2023, représentant environ 1,8 % de la production mondiale[9]. Même si aussi qu’en ce qui concerne l'or malien, beaucoup pense que la France le pille pour le stocker dans ses banques dans les discours critiques sur l'impérialisme économique et le néocolonialisme. Toujours est-il que c'est relativement et historiquement lié aux relations coloniales. Même si toutefois, les pratiques d'exploitation minière moderne ont créé une perception d'injustice, où les bénéfices de l'or malien profitent largement aux entreprises étrangères et aux banques internationales, notamment françaises, plutôt qu'à l'économie locale. Bien que ces opérations soient encadrées par des accords légaux, elles sont critiquées pour leur manque de transparence et leur déséquilibre en faveur des puissances étrangères, alimentant les ressentiments et les appels à des pratiques plus équitables et transparentes dans le secteur minier.
Sachant que l'or utilisé dans la bijouterie et les réserves bancaires provient principalement des principaux producteurs mondiaux, notamment la Chine, l'Australie, la Russie, les États-Unis et le Canada. Ces pays dominent le marché grâce à leurs vastes réserves minérales, leurs technologies d'extraction et leurs infrastructures bien développées. En 2023, la Chine, par exemple, a produit une part significative de l'or mondial, suivie par l'Australie et la Russie, permettant de répondre à la demande globale pour la fabrication de bijoux et les réserves de valeur détenues par les banques centrales.
Comparativement à d'autres pays, les réserves minérales des pays africains sont importantes, mais leur rentabilité et leur contribution au PIB varient. En 2023, le secteur minier représentait environ 24 % de l'économie de la RDC, soit environ 12 milliards de dollars[10]. Au Niger, le secteur minier représentait environ 11 % de l'économie, soit environ 1,2 milliard de dollars. En Afrique du Sud, le secteur minier représentait environ 7 % de l'économie, soit environ 25 milliards de dollars. Au Ghana, le secteur minier représentait environ 12 % de l'économie, soit 8 milliards de dollars sur un total de 66,3 milliards de dollars, et environ 9 % de l'économie du Mali, soit 2 milliards de dollars sur un total de 22,2 milliards de dollars[11].
Des pays comme l'Australie et le Canada, qui possèdent également d'importantes réserves minérales, ont réussi à transformer ces ressources en moteurs de croissance économique. En 2023, le secteur minier représentait environ 8 % de l'économie australienne[12], soit environ 160 milliards de dollars, et environ 5 % de l'économie canadienne, soit environ 125 milliards de dollars[13]. Les chiffres soulignent une réalité troublante : malgré l'abondance des ressources, l'Afrique n'exploite pas pleinement son potentiel minier. Contrairement aux autres qui bénéficient de meilleures infrastructures, de technologies et de politiques de gouvernance responsables, ce qui leur permet d'exploiter leurs ressources de manière plus rentable. Les principaux acheteurs de ces minéraux africains sont la Chine, l'Inde et plusieurs pays européens, soulignant l'importance stratégique de l'Afrique sur le marché commun international des matières premières.
o Des réserves brutes à la prospérité
Les ressources minières en Afrique sont comme des joyaux bruts qui n’attendent qu’à être taillés. On a remarqué une sorte d'amalgame dans les ressorts de compréhension sur les notions de ressources, de réserves et de richesses. Il convient de clarifier ces concepts avant de procéder à l'analyse des efforts nécessaires pour dépasser les différentes étapes du processus de valorisation. Cette clarification est importante pour plusieurs raisons.
D'abord, confondre les ressources avec les réserves, puis les deux avec la richesse qu’un Etat pourrait en créer, peut conduire à des décisions économiques et politiques désastreuses, à des attentes irréalistes pour les populations, car basées sur des surestimations des capacités réelles. Un peuple qui confond ces notions peut facilement s'égarer dans ses ambitions de développement. En parlant de peuple, il ne s’agit pas ici des élites ou de la minorité intellectuelle qui arrivent à distinguer les concepts, mais plutôt de la population majoritaire et analphabète des pays sous-développés.
Ensuite, ces distinctions sont vitales pour comprendre les dynamiques économiques nationales et internationales. Les populations doivent comprendre clairement ce qui constitue les réserves, les ressources et les richesses. Selon l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), les réserves sont la partie des matières premières dans le sous-sol qui peut être techniquement et économiquement extraite avec les technologies actuelles, tenant compte des pertes à l’extraction. Le U.S. Geological Survey (USGS) définit les ressources comme les quantités totales estimées de la matière première présente dans la nature, incluant toutes les concentrations de minéraux identifiées, même celles qui ne sont pas actuellement exploitables en raison de contraintes techniques, économiques ou environnementales.
Selon la Banque Mondiale, les richesses représentent la valeur économique que les réserves et les ressources peuvent générer une fois pleinement exploitées, incluant la valeur ajoutée à travers le cycle de la production, de la consommation et de la répartition des revenus au niveau national ou international. Les réserves sont donc inférieures aux ressources et peuvent augmenter grâce aux progrès technologiques, à la prospection, ainsi qu'en investissant davantage pour y accéder. Une communication précise de ces informations renforce la crédibilité et la confiance du peuple envers ses représentants.
Partant de ces précisions, on remarque que la plupart des pays africains ont des économies fortement orientées vers l'exploitation des ressources minières, qu'elles soient énergétiques ou non énergétiques. Bien que ces ressources soient localisées sur leurs territoires nationaux, elles font partie du patrimoine universel, ce que l'on peut qualifier de « don de la nature ». Ce sont des ressources pour lesquelles les États n’ont rien investi ni fait pour les obtenir, car elles existaient depuis la création de la Terre. Ces ressources ont simplement été découvertes et revendiquées comme propriété nationale. Cette situation souligne la nécessité pour les États africains de gérer ces ressources avec une responsabilité et en s'efforçant de transformer ce potentiel naturel en richesses économiques.
Cependant, le passage de simples ressources à véritables richesses pour les pays africains est un processus stratégique à court, moyen et long terme. En effet, la dépendance aux ressources minières dans les économies, où il manque souvent l'expertise en exploration, les technologies d'extraction et les infrastructures de transformation locale, expose les pays africains à des vulnérabilités économiques et à des fluctuations des prix des matières premières.
Un autre défi majeur est la gouvernance éthique et la lutte contre la corruption. Dans de nombreux pays africains à fort potentiel, les revenus issus de l'exploitation minière ne bénéficient pas toujours à la population en général, mais sont souvent détournés par des élites corrompues. Ce qui entrave le développement économique et exacerbe les inégalités sociales.
o Défis de compétences, d'expertise locale, de technologie, d'infrastructures et de cadre réglementaire
Plusieurs défis majeurs gangrènent la transformation des vastes réserves naturelles en véritables richesses économiques du continent. Ces défis incluent le développement des compétences et d'expertise locale, le développement technologique, la construction d'infrastructures et l'établissement de cadres réglementaires appropriés.
En effet, beaucoup de pays africains dépendent encore largement des experts étrangers pour l'exploration, l'extraction et la gestion des ressources minières. Cette dépendance limite le transfert de connaissances et de technologies, Cela a des répercussions sur les coûts d'exploitation tout en favorisant la rareté d’une main-d'œuvre locale qualifiée.
Sachant le besoin réel en technologies avancées d'extraction et de traitement des minerais, y compris pour la rentabilité et la sécurité des opérations minières, l’Afrique est en déficit d’infrastructures technologiques, ainsi que l'accès aux innovations récentes. Les partenariats avec des entreprises internationales et les investissements dans la recherche et le développement ne prennent suffisamment et conséquemment en compte ce fossé technologique.
L'insuffisance des infrastructures telles que les routes, les chemins de fer et les réseaux énergétiques fiables constitue une barrière majeure à l'industrialisation et, par conséquent, à la croissance économique. Cette lacune empêche les nations de valoriser pleinement leurs ressources naturelles, limitant leur transformation en produits finis utiles à la fois pour le marché local et l'exportation. Le cas du Niger illustre parfaitement ces réalités. Car, malgré d'abondantes réserves d'uranium, l'absence d'une industrie de transformation locale empêche le pays de convertir cette matière première en énergie, une ressource hautement importante et lucrative. L'investissement dans des infrastructures pourrait donc servir de levier pour le développement économique, transformant les matières premières sur place et réduisant ainsi la dépendance aux marchés étrangers. En outre, le renforcement des capacités industrielles locales stimulerait l'emploi et la croissance dans d'autres secteurs, catalysant un cercle vertueux de développement économique qui contribuerait à éradiquer la pauvreté et à renforcer l'économie nationale. Investir dans les infrastructures n'est donc pas seulement un impératif économique, mais au-delà, une stratégie globale qui promeut la stabilité et la prospérité à long terme.
Toutefois, tous ces efforts tant dans les compétences que dans la technologie, les infrastructures et industries, nécessitent un encadrement réglementaire et politique. Les politiques claires et stables favorisent les investissements étrangers, pour développer le secteur minier. Le Botswana, par exemple, a su attirer des investissements internationaux grâce à des politiques minières transparentes et un cadre juridique stable. De plus, la transparence et la lutte contre la corruption sont fondamentales pour s'assurer que les revenus issus de l'exploitation des ressources bénéficient réellement à la population. La mise en place de mécanismes comme l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) aide à surveiller et à publier les revenus provenant des ressources naturelles, veillant ainsi à aménager un cadre de meilleure gouvernance et une redistribution plus équitable des revenus miniers.
o Le fardeau environnemental aux répercussions globales
L'exploitation minière mondiale soulève de profondes préoccupations environnementales qui transcendent les frontières nationales, affectant les écosystèmes globaux et contribuant à l'épuisement rapide des ressources planétaires. La journée du dépassement, qui marque le moment où l'humanité a consommé toutes les ressources que la Terre peut renouveler en un an, survient de plus en plus tôt chaque année. En 2023, cette date est tombée le 29 juillet, une indication alarmante que nous vivons bien au-delà de nos moyens écologiques[7]. Cette situation reflète une consommation insoutenable de ressources naturelles, exacerbée par les pratiques d'extraction intensive de l'industrie minière.
Les opérations minières à travers le monde sont une source majeure d'émissions de dioxyde de carbone, en grande partie en raison de la déforestation et de l'utilisation intensive de combustibles fossiles. Selon le Global Carbon Project, l'exploitation minière a contribué à environ 10 % de l'augmentation des émissions de CO2 entre 2000 et 2018[8]. En 2023, les émissions mondiales de CO2 ont atteint un nouveau sommet, avec une augmentation de 1,7 % par rapport à 2022, principalement en raison de l'augmentation de l'extraction et de l'utilisation de combustibles fossiles[9]. Cette augmentation des gaz à effet de serre contribue directement au réchauffement climatique, exacerbant les phénomènes météorologiques extrêmes à l'échelle mondiale, tels que les cyclones et les vagues de chaleur. Par exemple, des données de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) montrent que la fréquence et l'intensité des cyclones dans l'Atlantique Nord ont augmenté de 25 % au cours des dernières décennies, en partie en raison du réchauffement des températures de surface de la mer, qui ont augmenté de 0,13 °C par décennie depuis 1980[10].
En plus des impacts climatiques, l'exploitation minière non responsable engendre les problèmes de pollution des sols, des eaux et de l’atmosphère. Les cours d'eau à proximité des sites miniers sont souvent contaminés par des métaux lourds et d'autres toxines, nuisant à la biodiversité aquatique et rendant l'eau impropre à la consommation humaine et agricole. Par exemple, dans la région minière de la RDC, les niveaux de pollution de l'eau par des substances comme le plomb et le cadmium dépassent régulièrement les seuils recommandés par l'Organisation mondiale de la santé, affectant directement la santé des communautés locales.
Ces impacts sont encore plus prononcés pour certains pays. C’est le cas du projet d'Imouraren au Niger, prévu pour être l'une des plus grandes mines d'uranium à ciel ouvert au monde avec une capacité de production estimée à 5 000 tonnes par an[11], qui est un exemple frappant. Le Réseau des Organisations pour la Transparence et l'Analyse Budgétaire (ROTAB) a mis en lumière les conséquences environnementales et sociales de ce projet. Les émissions de dioxyde de carbone associées à l'exploitation d'Imouraren, dues principalement à la déforestation et à l'utilisation de combustibles fossiles, challengent le réchauffement climatique. En outre, la contamination des eaux par des métaux lourds tels que le plomb et le cadmium dans la région dépasse fréquemment les seuils de sécurité recommandés par l'OMS. Des études menées par Greenpeace et la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) en 2010 ont révélé des concentrations de plomb atteignant jusqu'à 300 microgrammes par litre, soit 30 fois la limite recommandée par l'OMS, et des niveaux de cadmium atteignant jusqu'à 50 microgrammes par litre, soit plus de 16 fois la norme[12]. Ces niveaux alarmants de contamination posent de graves risques pour la santé publique, incluant des dommages rénaux, des maladies cardiovasculaires et des effets neurotoxiques, particulièrement dangereux pour les enfants et les populations vulnérables.
La dégradation environnementale causée par l'exploitation minière est également le vecteur de la désertification, particulièrement dans les régions semi-arides d'Afrique subsaharienne. La destruction de la végétation pour les mines expose les sols à l'érosion, réduisant la fertilité des terres et augmentant la vulnérabilité des populations à la pauvreté. Le Programme des Nations Unies pour l'environnement estime que la désertification affecte directement la vie de millions de personnes sur le continent, causant l'insécurité alimentaire et les migrations forcées[13].
Face à ces défis, les pratiques minières doivent être réformées pour atténuer leur impact environnemental. La coopération internationale et l'engagement des gouvernements et des entreprises dans le secteur minier sont plus que nécessaires. Pour un début, on pourra commencer par la réhabilitation des sites miniers, et une réglementation plus redevable et éthique. Seules des actions responsables peuvent assurer que l'exploitation des ressources naturelles aujourd'hui ne compromet pas la santé de notre planète et le bien-être des générations futures.
En somme, l'Afrique est à l'aube d'une ère potentiellement transformative, même si celle-ci est marquée par un paradoxe profond : des réserves abondantes de ressources naturelles juxtaposées à une réalité de pauvreté et de sous-développement de longue date. Aujourd'hui, le continent se trouve à la croisée des chemins, avec une occasion unique de redéfinir son schéma de développement. Sachant que les premiers à en souffrir seront probablement ceux qui, aujourd'hui, célèbrent les promesses de prospérité sans mesurer les défis à venir. Comme perspectives, pour que l'Afrique transforme son potentiel minéral en richesses, elle doit apprendre des erreurs passées et mettre en place des politiques de gouvernance responsables, des infrastructures, et le renforcement des capacités techniques du personnel local afin de s'assurer que l'exploitation de ses ressources bénéficie réellement à toutes ses populations, et non à une élite restreinte.
[1] Mmm Davidson, Basil. L’Afrique en Histoire. Éditions du Seuil, 1991.
[2] Reader, John. L’Afrique : Biographie d'un Continent. Actes Sud, 2001
[3] Service Géologique des États-Unis, Résumé des Produits Minéraux 2023.
[4] AREVA, "Aperçu du projet Imouraren", 2023.
[5] Greenpeace et CRIIRAD, "Rapport sur la contamination radioactive au Niger", 2010, https://www.criirad.org/actualites/dossiers2009/niger2010/Rapport_criirad_niger.pdf.
[6] Programme des Nations Unies pour l'environnement, "Perspectives mondiales de l'environnement", 2019, https://wedocs.unep.org/handle/20.500.11822/27519.
[7] Global Footprint Network, "Journée du dépassement de la Terre", 2023, https://www.overshootday.org/newsroom/press-release-july-2023/.
[8] Global Carbon Project, ["Bilan mondial du carbone", 2019, https://www.globalcarbonproject.org/carbonbudget/19/infographics.htm.
[9] Global Carbon Project, "Bilan mondial du carbone", 2023, https://www.globalcarbonproject.org/carbonbudget/23/infographics.htm.
[10] National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), "Résumé annuel de la saison des ouragans", 2023. https://www.noaa.gov/media-release/record-breaking-2023-atlantic-hurricane-season-officially-ends.
[11] AREVA, "Aperçu du projet Imouraren", 2023. https://www.orano.group/fr/expertises/projet-imouraren
[12] Greenpeace et CRIIRAD, "Rapport sur la contamination radioactive au Niger", , 2010, https://www.criirad.org/actualites/dossiers2009/niger2010/Rapport_criirad_niger.pdf.
[13] Programme des Nations Unies pour l'environnement, "Perspectives mondiales de l'environnement", 2019, (https://wedocs.unep.org/handle/20.500.11822/27519).
Merci pour cet important rappel, ma chère Haoua : richesse du sous-sol ne signifie pas richesse économique. Pour cela, il faut surmonter un certain nombre de défis et déconstruire des idées reçues.
Ton article fait écho à la situation de nombreux pays africains mais rappelle tout de même que, fort heureusement, certains comme le Botswana ont su renverser cette “malédiction des ressources naturelles”. Et cela redonne espoir !
Tu as brillamment souligné l'importance de faire la distinction entre réserves et ressources, une nuance cruciale pour les populations locales souvent confrontées à des attentes irréalistes. Ton analyse met en lumière les défis complexes de l'exploitation minière en Afrique, tout en offrant des pistes claires pour transformer ce potentiel en véritable prospérité. Bravo pour cette clairvoyance et ce sens critique, qui apportent une perspective nécessaire sur cette question délicate.